mercredi 20 février 2013


Inde 2013

Encore repartie avec un itinéraire fort varié.

Je n'aime pas les foules. Pourtant cette rencontre de fidèles Hindous par millions à Allahabad , je ne voulais pas la manquer. Et j'ai eu raison.  

Le Khumba Mela 

veut dire littéralement "fête de la cruche". Une dispute entre démons et divinités, pour conserver l'eau qui donne la vie éternelle, a résulté en la perte de 4 gouttes dont une tombée à Allahabad. 

Comment traduire  ce lieu unique de rencontre de millions d’hindous venus s’imprégner d’une intense énergie  produite par une position favourable de Jupiter , de la lune et de la Terre  et qui atteindra son apogée le 10 février ? D'un côté on parle d'énergie spirituelle, de l'autre d'énergie électromagnétique qui s'accumule dans l'eau du Gange et qui se transfère aux fidèles lors du bain.

Il fait frais. On en sort en grelottant ,se changeant discrètement au milieu de la foule. On aide la grand-mère, on tire l'enfant qui n'y comprend rien. On prie pour aller mieux , on pense à cet être cher décédé laissant flotter un lampion bien campé dans les fleurs couleur safran, aimé par les dieux. 












Venus de loin
Les pélerins viennent de partout en Inde  pour rencontrer leurs gurus, assister à des conférences  ,chercher des solutions à leurs problèmes de tous les jours ou s'acheter des indulgences.



 Plusieurs ont une peur folle de se perdre à tel point qu'il nous est impossible de couper ces longues files où chacun s'Agrippe à l'habit de l'autre à la queue-leu-leu.  À longueur de journée, les noms de personnes perdus, de tout âge,  se succèdent  dans les hauts parleurs. 


700,000 tentes
Une ville de 700,000 tentes sur 9 kilomètres planifiée au quart de tour et je ne me suis jamais  sentie autant en sécurité qu’Ici ! Canalisation d’eau potable,latrines, policiers qui gèrent avec brio la foule sur les neufs ponts qui relient les berges , cliniques, hôpital, distribution gratuite de nourriture et de thé . Et tout ça, a pu être planifié seulement quand les eaux du Gange accumulés lors de la dernières moissons se sont retirés pour laisser ses berges libres. 


Les sadhus attirent l'attention

Pour différentes raisons, certains choissisent  de renoncer à la société et recherchent l’absolu dans le dénuement le plus total. Les sadhus font le voeu de chasteté, performent des rituels, et des mortifications et sont des adeptes de yoga et du hashish…


Un coup de chance  nous permet de nous rendre  au site où sont initités des novices sadhus.
Ils sont rasés, délaissent leurs vêtements pour ne revêtir qu’un linge blanc pour couvrir leurs parties génitales.

Les visites de gurus shiviites de la secte des Naga baba restent les plus remarquables. Complètement nus et couverts de cendres , ils bénissent leurs adeptes avec un sourire de plus en plus béant à mesure de la consommation de pipe de hasch...

La préparation
Il est impossible, comme passionnée de photos, de marcher sans s’arrêter d’un point A à un B .On veut saisir cette fébrilité reliée à la preparation pour le grand jour. Ou témoigner de l’ingéniosité  de ceux et celles qui se débrouillent avec peu. Les barbiers font fortune …

















L’acceuil est  des plus cordiale. Plusieurs  n’ont jamais vus de femmes blanches. Je dois admettre me sentir fort peu élégante dans  mes vêtements (pourtant pratiques) d’occidentale. Des regards surpris  qui font vite place à des larges sourires  et des “Namastear “( je vous salue). Plusieurs nous prennent en photo avec leurs portables sans nous demander la permission...









LA PRESSE
J'ai pu constater l'importance pour un photographe professionnel d'avoir une bonne photo.Il se lance à l'eau  pour prendre les baigneurs sous un autre angle, ce qui a amené à des plaintes et confiscations de caméra pour certains.


À cause de cet interdit le jour J, le 10 février  nous avons laissés les nôtres à l'hôtel alors que les occasions photos ont été des plus extraordinaires. Nous avons fait partie d'une parade monstre aux petites heures du matin alors que des tracteurs tiraient des chars où s'installaient chacun des centaines de Gurus. Pendant le trajet jusqu'au Gange, la foule énorme et ébahie regardait ce spectacle unique et nous étions aux premières loges.
Au moins nous avons  pu sentir et vivre cette ferveur propre à des gens qui croient....



























lundi 2 juillet 2012

Madagascar-au bout du monde


Je suis partie il y a 3 semaines à Madagascar pour rencontrer ses gens et sa nature . Le père Norbert, un prêtre malgache qui a étudié trois ans à Montréal et  que j'avais brièvement connu lors de son passage à Montréal, m'a invité à l'accompagner . Dès mon arrivée nous partons vers sa terre natale à Nosy Be au Nord-Ouest de Madagascar et de là dans la région de Kongony que nous avons atteint après 6  heures de pirogue à balancier  en mer  et deux à l’intérieur des terres dans le mangrove.  Une zone tropicale et chaude où cultive, entre autres,le poivre, le café et de la vanille.


 

Nous étions une dizaine dans la pirogue pour parcourir un trajet ponctué d’arrêts dans de minuscules  villages de pêcheurs .  Ici un ou deux passagers débarquent , là deux thons fraîchement pêchés embarquent !!!





 
 Malgré l’exotisme fou d’un tel voyage , je regrettais de ne pas comprendre malgache. Mes compagnons de voyage avaient tout un plaisir  à se raconter histoires et blagues.

Comme  je trouvais particulièrement photogénique cet homme avec son chapeau de paille ( le meilleur pêcheur du coin semble-t-il ) je me suis mise à le « mitrailler » . « Elle s’intéresse à moi celle-là>  a-t-il répliqué !
 



À un autre moment , alors que le bateau s’éloignait , une passagère tout juste descendue s’est écriée <j'ai oublié mon cellulaire à bord> Un jeune volontaire a vite réglé son problème!













Un autre problème, celui-là récurrent, est la non étanchéité de la pirogue nécessitant un vidange régulier de l'eau qui s' accumule.
 
À notre arrivée , c’est la surprise . Une centaine de villageois nous attendent sur le bord de la rivière et nous raccompagnent au village avec  chants, musique et danses. On nous offre des colliers montés de toute pièce avec des biscuits et des bonbons.

 


Le repas était prêt , la table bien mise est impeccable, nappée d'une nappe blanche,  décorée de fleurs. Le repas reste frugal , riz et poisson.
Au prochain repas,  grâce à l'exécution exceptionnelle d'un zébu  offert par la participation monétaire collective des villageois,le menu s'est diversifié. Dans le village chaque famille s'affairait à cuisiner la part du zébu reçu.

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 Chacun avait son rôle y compris cet aîné qui , plus tard , nous a confié que les jeunes connaissent fort peu l'histoire de leur village.

 









   
 Une dame a même pris la peine de faire un gâteau à base de riz qu’elle a introduit par une danse très rythmée.













Nombreux sont venus de villages éloignés dont des musiciens locaux  qui tout au cours des festivités se sont livré une véritable lutte.
 


Le rythme musical est TOUJOURS le même  donc répétitif et fort intense. J'ai  dansé avec les femmes ,à leur grand plaisir , mais comme on tournait toujours en rond je n'ai pu tenir le coup ! La fête s'est poursuivie  toute la nuit. Et le lendemain, les musiciens étaient encore vaillants.


Le gorodao  est un accordéon à deux tons introduit dans les années1950. Je ne m'attendais à voir un tel instrument si loin de son origine
 
Un  jeune médecin malgache  travaille  7 jours sur 7 , 24 hrs sur 24 dans une petite clinique alimentée par l’énergie solaire mais sans médicaments appropriés pour les pathologies de l’endroit . Il reçoit des boites pleines de médicaments de donateurs européens tels des anticholestérolémiant… et des antihypertenseurs,.
  Mais, ici on souffre de typhoïde, de dysenterie amibienne et de malaria. sans traitement . Je découvre que c'est le système ici, On peut voir le doc mais tous les soins  et les  médicaments sont au frais du patient qui gagne $1,25 par jour....


 
Des mesures de prévention (latrines,sources d’eau, moustiquaire) pourraient faire chuter considérablement.les statistiques. Mais ça veut dire investissements en santé publique, presqu'inexistant ici. (Par contre toute une pharmacopée à base de plantes  est disponible partout à Madagascar .Les pharmacies sont bien identifiées avec l'expression "pharmacie gasy". J'en reparlerai.
 
 
On sait recevoir à Kongony et on sait dire au revoir aussi. Ça donne envie d’y revenir …
 J'avais appporté des bonbons et pour ne pas faire des jaloux , ils ont été lançé à notre départ
 provoquant la réaction classique !

À cause des marées qui pénètrent très loin à l'intérieur des terres nous avons dû faire une première partie du trajet en après-midi et trouver refuge dans un petit village côtier  jusqu'au lendemain. Comme c'est l'hiver dans cet hémisphère sud, la nuit est déjà tombée à 17 h mais elle nous offre ce ciel étoilé merveilleusement intact puisqu'aucune pollution n'en interfère la vue .
Après une heure ou deux, on nous invite à table,  nappée encore ici d'une belle nappe de cotton blanc.Au menu un plat des plus délicieux à base de raie. 
Le  levée de soleil à 5 heures est à couper le souffle ...et c'est de nouveau un départ.




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lundi 5 décembre 2011

Tourisme: Trois jours au paradis





Après quatre semaines de travail , j'ai décidé de prendre trois jours de vacances avant d'entrer à Montréal. Ma destination a répondu à  deux désirs: la chaleur et l'absence de chiens ! Le Royal Manaus wildlife refuge était une destination rêvée au sud du Bhoutan. Très récemment ouvert aux touristes, j'ai été reçue au campement des gardes-chasses . Des hommes passionnés de nature qui vivent  pendant plusieurs années dans cet endroit fort isolé.
Ils patrouillent à pied ou à dos d'éléphant une zone frontalière avec l'Inde. Ils relèvent les pistes de tigres ou de léopards, relèvent les photographies prises par infra-rouge, surveillent leur forêt  (qui perdent leur virginité face à l'appétit indien pour leur bois ) . 





Ok on a de beaux orignaux au Québec , mais ce n'est pas aussi exotique que ces éléphants heureux de prendre leur bain quotidien !




300  sortes d'oiseaux différents dont ce magnifique calao bicorne, énorme oiseau dont le vol s'entend avant qu'il ne se voit, tellement il est bruyant.






 Et le 'golden langur'  une espèce rare et en voie de disparition...


sujets variés 2

Je suis de retour à Montréal depuis vendredi le 2 décembre après un voyage infernal.  Je me suis néanmoins accrochée à cette attitude un peu zen que j'ai développé durant le séjour. Prendre une petite distance face à une frustration, à un problème. Si un moine est capable de méditer  dans la plus grande simplicité pendant trois ans ,trois mois , trois jours, je suis capable d'endurer un vol de retour de 20  heures dont la moité à côté d'un enfant qui crie. Restons zen, il y a toujours pire...

Il me reste encore à partager avec vous  quelques moments.

Tir à l'arc: un sport dangereux !

Le tir à l'arc est le sport national du Bhoutan, les adeptes en sont fous. Ils passent la journée entière à essayer d'atteindre  une cible située à une distance de 140 mètres. Quel  plaisir  ils ont ces gars !




 Venant d'un pays où  le principe de la prévention fait partie de mes moeurs , j'étais étonnée de voir ces flèches arriver à vive allure alors que les archers ne reculent que d'un ou deux mètres . Trois semaines plus tard,  un archer expérimenté s'est présenté à l'urgence avec une flèche incrustée dans le crâne. Incident pas rare du tout....



Il a survécu  et s'en sortira fort bien s'il n'y a pas d'infection. Il reprendra ses vieilles habitudes sans aucune nouvelle précaution. On ne va quand même pas mettre un casque, me dit-on ....

La cigarette


Depuis 2004, il est interdit de vendre des cigarettes et d'en fumer en public au Bhoutan. Il est permis d'importer   200 cigarettes à condition de les déclarer et d'en payer les taxes . Il faut pouvoir produire ce reçu au risque de se retrouver  3 ans en prison. Évidemment ,les habitudes tabagisme ,surtout dans les campagnes, persistent et les maladies qui y sont reliés aussi.




Photographies des grues tibétaines: leçon de modestie

Avant de partir pour le Bhoutan, je me réjouissais à l'idée de photographier au moins une ou deux  des centaines de grues tibétaines lors de leur migration au Bhoutan. Je me voyais déjà accrocher une photo   gros format ,des plus réussie bien sûr au mur de mon salon .
Voici la première "prise" à partir de la lunette d'approche au centre d'observation . On m'a dit que je ne pouvais m'en approcher de plus près !





Bon, j'ai quand même travaillé fort pour m'en approcher et obtenir cette photo "souvenir" !



Au ciel !

Thimphu a été boudée par le soleil pendant une bonne partie de novembre.  Grisaille,  ciel bas, température près du point de congélation, je portais tuque et gants pour écrire à l'ordi ! Puis un beau matin voilà !

Une excursion m'a mené au ciel ! L'air pur et "croustillant" de haute altitude à admirer  la chaine Hymalayienne et c'est LE moment où on oublie tout. On est ensuite porté sur un petit nuage au moins pour quelques jours....







Ce n'est pas pour rien qu'on retrouve les monastères bhoudistes là haut  près des dieux régulièrement sollicités par les prières.Ici un Dzong magnifique, lieu de formation de jeunes moines.

Les Bhoutanais


On ne peut résumer le Bhoutan  sinon qu'il est unique au monde. Par  son réveil tardif,  sa préoccupation du bien collectif , par ses habitants en effervescence face à des changements récents, par l'intelligence et la curiosité  de ses jeunes professionnels et par l'intégrité de ses habitants en lien avec leurs croyances religieuses et leur patriotisme. J'ai eu la chance d'y rester quelques semaines constamment baignée dans des concepts tellement complexes et éloignés de notre culture mais si riches pour se comprendre soi-même.